L’abbaye de Chaalis, c’est le croisement entre presque 1000 ans d’histoire. Elle trouve ses racines au XII siècle. En effet, c’est Louis VI, suite à l’assassinat de son cousin Louis le Bon qui décida de bâtir en ses terres du Valois un lieu religieux afin que la mémoire du défunt soit priée à jamais.
Après la construction d’un premier bâtiment, dont il ne reste aucune trace aujourd’hui, l’abbatiale cistercienne est édifiée. C’est alors l’une des plus grande du royaume. Malheureusement, il ne reste aujourd’hui que des ruines de ce qui fut le cœur monastique de l’abbaye pendant presque cinq cents ans. La destruction du monument commence au alentours du 1730 et dure jusqu’à la révolution. En effet, après avoir acheter le domaine, le propriétaire, Pierre Étienne Joseph en vendra les matériaux.
La chapelle gothique
Trois autres bâtiments principaux constituent l’abbaye comme nous la connaissons aujourd’hui: la chapelle Saint Marie, la roseraie et le château devenu le musée Jacquemart André.
La chapelle date du XIII siècle et était réservée aux offices privés de l’abbé. Elle adopte résolument un style gothique comme c’était l’usage à cette époque. Cependant, une particularité est à noter: la présence de peintures au plafond datant de 1544. On peut y admirer différentes scènes religieuses comme l’Annonciation. Néanmoins, plusieurs restaurations ont été nécessaires pour que ces fresques nous parviennent … restauration qui était en cours au moment de la visite. En effet, il ne sera possible d’admirer ces chefs d’oeuvre qu’à partir du deuxième trimestre 2022.
Enfin, dernier détail sur cette ravissante chapelle: c’est en ces lieux qu’est enterrée Neslie Jaquemart, qui restaurât le domaine et en fit don à sa mort à l’institut de France.
La roseraie
Dirigeons nous maintenant vers la roseraie. Entouré d’un mur d’enceinte, ce lieu est le refuge de nombreux rosiers. C’est un grand calme qui vous accueille , propice à la réflexion, la méditation ou la lecture (en fonction des goûts de chacun). Malgré la date tardive de la visite, quelques roses de la saisons subsistent.
Construite au XVIeme siècle elle servait initialement de jardin-potager, accueillant notamment une volière. Bien que l’abbaye dominait un vaste territoire, ces installations contribuaient pleinement à approvisionnement des cuisines.
Le Château, devenu Musée
Enfin, voici le dernier édifice de l’abbaye: le château. Il remplace dès 1740 un plus petit château qui fut détruit à l’occasion. Inachevé, il n’est complété qu’au XIX Siècle pour devenir en 1912 le musée Jacquemart. Tandis qu’au sud il tourne le dos aux abbatiales, sa façade nord s’ouvre sur une grand jardin et un plan d’eau « miroir », menant à une statue de dieu grec.
Cependant, la richesse de ce château est à l’intérieur. En effet, il rassemble les collections de Madame Jacquemart, présentées conformément à ces derniers souhaits. L’espace intérieur s’organise selon deux galeries, coté sud, parcourant toute la longueur des deux étages. Deux magnifiques escaliers font la liaison entre ces deux niveaux.
Les deux galléries sont deux lieux impressionnants, En effet, en cette journée d’automne, les lumières matinales créées une atmosphère grandiose, mettant en valeur les œuvres présentes. C’est dans un état de contemplation que l’on parcourt ces lieux, s’arrêtant ici sur une statue d’Asie, là en face d’un globe finement travaillé, ou encore ici en face d’un tableau de l’école française.
Enfin, La visite du musée se finie sur un espace dédié à Rousseau, dont Madame Jacquemart était une grande admiratrice. Le philosophe mourut à quelques kilomètres au château d’Ermenonville où il fut brièvement enterré avant d’entrer au Panthéon.
Ainsi se termine la visite de l’abbaye de Chaalis. Ce fut une très belle expérience en cette belle matinée d’octobre. La rencontre de plusieurs siècles d’Histoire, visible à travers ces différentes architecture ainsi que l’immense collection du musée, contribue à la beauté du site.
