Pouvons-nous croire ce que nous voyons ? Comprenons-nous réellement ce que représente une image ? Ou ce qu’est son vrai sens ? Autant de questions, voire d’opinions qui ont forgé l’œuvre de René Magritte (1898 -1967), peintre surréaliste belge. Le centre Pompidou à Paris, nous offre jusqu’en Janvier 2017 une rétrospective de cet artiste qui n’a eu de cesse de dénoncer « La Trahison des Images ».
Quatre grandes thématiques sont présentent dans l’exposition :
- Les mots et les images
- L’invention de la peinture
- Rideaux et trompe Œil
- La beauté composite
Les tableaux de Magritte sont construits grâce à plusieurs procédés intellectuels :
L’œuvre peut être une équation picturale où plusieurs objets, clairement séparés dans notre subconscient, sont ici rassemblés. Un processus d’opposition réconciliation. « La durée poignardée » où la fumée de la locomotive s’échappe par la cheminé du salon en est un exemple. Ce lien permet d’illustrer l’importance de cette partie de la maison, qui comme la locomotive tire, guide ou propulse le foyer dans son fonctionnement ou vers l’avenir.
Chose particulière, Magritte peint aussi ses tableaux avec des mots. Cette pratique est le fruit de son courant intellectuel, le surréalisme, né de la poésie, et dont le mot a longtemps été la clé de voute.
Le peintre puise énormément dans la philosophie contemporaine, mais aussi classique. Parmi ces collaborations ou sources d’inspiration se retrouvent Platoon, Hegel, Waehlens ou encore Aristote.
Étudier l’œuvre de Magritte, c’est philosopher, c’est s’interroger sur le monde et sur son image. Magritte alterne en permanence entre l’image, le sens de celle ci et l’essence de l’objet représenté.
Mais le meilleur moyen pour comprendre Magritte est peut être de le lire. quelques morceaux choisis :
Les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont pas des illustrations des titres. La relation entre le titre et le tableau est poétique, c’est a dire que cette relation ne retient des objets que certaines de leurs caractéristiques habituellement ignorées par la conscience mais parfois pressenties à l’occasion d’évènement extraordinaire.
Il n’y a rien a dire de la peinture, si ce n’est pour entendre ce que l’on écoute. on regarde la peinture pour VOIR. Voir ce n’est pas réfléchir à ce que l’on regarde. Entendre ce n’est pas davantage réfléchir à ce que l’on écoute. La pensée est présente à elle même lorsqu’elle VOIT ou ENTEND sans penser à autre chose qu’elle même.
Ce que l’on ressent ou ce que l’on pense vraiment en regardant le tableau correspondrait à la question posée ainsi: qu’est ce qui représente ce tableau, et c’est celui qui regarde qui représente le tableau, ses sentiments et ses idées[…] Nos idées et nos sentiments fussent ils extraordinaires, ne sauraient être exprimés ou représentés par la peinture[…]: c’est a partir d’une image peinte que nos idées et nos sentiments peuvent apparaitrent et rencontrer cette image.
L’exposition à lieu au Centre Pompidou, non loin de Chatelet les Halles, dans la galerie 1. Il est conseillé d’arriver en avance avec des coupes files. A 12h45, un samedi il devait y avoir en tout 1h30 d’attente. Prix du billet 15.70€. Ouverture à 11h. Photos possibles mais sans flash.